La côte du Queensland en famille by Alexia
Nous avons envie d’un road trip pour ces quelques jours de break qui s’offrent à nous aux alentours des vacances de la Toussaint. Le Queensland nous appelle. Nous réservons un vol Sydney/Hamilton Island et après quelques jours de repos dans les Whitsundays, l’idée est de remonter la côte de plage en plage, d’île en île, avec quelques incursions dans les terres. Bien sûr il ne s’agit pas de s’enfiler des centaines de kilomètres d’un coup, surtout avec nos 2 enfants en bas âge, mais avec quelques stops et en prenant le temps à chaque étape, un road trip en famille c’est génial ! Le tout est de bien planifier les étapes à l’avance, et d’apprécier les distances car Google Maps n’est pas toujours très fiable en matière de temps de trajet. D’Airlie Beach à Palm Cove, il faut compter 650 km. En 6 jours, c’est carrément easy !
Vous me suivez ? C’est parti !
Étape N°1 : Route Airlie Beach - Townsville puis ferry pour Magnetic Island
Google annonce 3h15, comptez en réalité 4h sans pause pour parcourir les 280km qui séparent Airlie à Townsville. La route est droite et assez monotone, sans grand intérêt. On devine des cultures de canne à sucre, de part et d’autre de la route, mais les pousses sont trop jeunes pour donner un intérêt au paysage.
Ah si, j’allais oublier, on passe devant la Big Mango, la Grosse Mangue. L’Australie est jonchée de monuments comme ça, on les appelle les « Big things ». On peut donc admirer le « Big Lobster » (Grand homard), « Big Prawn » (Grosse crevette), « Big Merinos » (Grand Merinos), ou encore « Big banana » (je vous laisse traduire) et bien d’autres encore un peu partout dans le pays-continent…Certains australiens s’amusent à « collectionner » ces monuments et font leurs voyages en fonction. Si cela vous tente, appelez-moi pour en discuter et je me ferai un grand plaisir à vous planifier un road trip « Big things » pour votre prochain voyage ! Pourquoi pas ?
C’est ça aussi l’Australie, c’est crazy ! D’ailleurs, une chose encore plus folle est que cette Big Mango a été dérobée en pleine nuit il y a quelques années. La Mangue a été retrouvée depuis mais à l’époque l’anecdote avait été soulignée et relayée par les médias internationaux. Il faut dire que pour voler une mangue de 7 tonnes, il faut y mettre tout son cœur et sa force… Apparemment, il y avait des engins de chantier, des grues… un truc bien organisé pour récolter le gros fruit. Ce vol n’a pas beaucoup inquiété la population. « No worries mate, une grosse mangue comme ça, cela ne sera pas trop difficile à retrouver ! » Et effectivement, elle a ressurgi quelques jours plus tard, ce coup-là n’était qu’une grosse blague !
Cette page d’humour australien terminée, revenons à notre road trip.
Nous passons la mangue avec une certaine émotion, et malheureusement, nous n’avons pas le temps de nous attarder dans Bowen cette fois-ci. Ses plages sont pourtant super belles, et les amateurs de snorkeling se retrouvent à la plage de Horseshoe Bay. On se promet d’y rester plus de temps la prochaine fois.
Nous arrivons en milieu d’après-midi au terminal de ferry de Townsville. Il y a des départs réguliers mais il faut prévoir d’y être un peu à l’avance pour se garer, acheter le ticket de parking au guichet du terminal et le poser sur le pare-brise avant d’embarquer. On a prévu un petit sac chacun pour les 2 prochains jours sur Maggie, alias Magnetic Island.
Magnetic Island
La traversée est rapide, à bord d’un petit ferry qui était quasi vide. Arrivés sur Magnetic Island, on choisit de regagner notre hôtel à pied, on longe la côte puis on traverse une forêt d’eucalyptus et en 15 minutes on y est. Il y a aussi des bus qui circulent toutes la journée jusqu’assez tard le soir, mais le must ici est de louer une petite voiture « topless » sans toit, pour le temps de son séjour.
Nous prenons nos marques dans notre sympathique petit hôtel, faisons un plouf dans la piscine et nous mettons en route pour un petit restaurant. Un peu plus loin, à 2-3 blocks de là, des lumières de lampions et des airs de guitare nous attirent. Le Scallywags est un resto en plein air, nous entrons enchantés. Sous une grande voile, une végétation tropicale sert de murs, des canapés vintages, des tables et chaises de récup’ forment un tableau harmonieux et douillet. Il y a une musicienne qui joue et chante en live, ambiance décontractée, les locaux se retrouvent entre amis, on avale un burger à peu près gros comme nos valises … Et c’est bon !
De retour à l’hôtel, une fois les enfants couchés, nous apprécions la bière du soir sur la terrasse de notre bungalow et ho ! Qui voilà, un échidné qui passe par là, à moins d’un mètre de nous, et qui va tranquillement farfouiller la terre dans les buissons du bungalow voisin. Waouh… On peut dire que c’est une journée qui finit bien.
Le lendemain matin, c’est parti pour la redécouverte de cette île que j’avais visité il y a 10 ans déjà (oh my God le temps passe vite !) mais qui n’a pas ou si peu changé. A part quelques restaurants et cafés de plus, l’île reste un paradis de nature très peu touristique où il fait bon se balader et surtout, un des rares endroits du Queensland où on peut voir des koalas en liberté.
Nous traversons l’île pour nous rendre au Nord Est, d’où partent plusieurs randos. Nous choisissons celle qui mène au fort, un classique qui offre de beaux panoramas et des chances de spoter des koalas in the Wild ! Nous en trouverons un seul, mais quelle magie de chercher ces charmants dormeurs en haut des gommiers ! Cela donne une autre dimension à la simple balade. Les enfants, à notre surprise, marchent de bout en bout sans broncher et vont même jusqu’à ôter leurs chaussures, à l’australienne (penser à un article sur le barefoot style australien), pour être à l’aise sur ce sentier recouvert d’une fine poussière blonde.
Place à la détente à la plage d’Horseshoe Bay et baignade dans le filet anti-méduses. Nous sommes déjà début novembre, la Wet season n’est pas loin et mieux vaut se baigner dans les filets mis en place sur certaines plages pour se protéger des éventuelles méduses qui pourraient échouer par ici. Peu probable mais très dangereuses. On ne rigole pas avec ces petites bêtes.
Nous poursuivons notre découverte de l’île du côté d’Arcadia et allons rendre visite aux Rock Wallabies de Geoffrey Bay. En fin de journée, c’est le meilleur moment pour les observer. Il est demandé de ne pas les nourrir, ce n’est pas bon pour eux ni pour l’écosystème si fragile, en particulier sur une petite île comme Maggie. Mais ils sont si habitués à l’homme qu’il n’est vraiment pas nécessaire d’avoir de la nourriture pour les attirer. Ils viennent nous voir d’eux-mêmes. Les enfants ont un bon feeling avec eux et arrivent à les approcher de tout près. Il y a des mamans avec leur joey dans la poche. C’est un moment magique où tout le monde retombe en enfance devant ces petites boules de poils semblables à des peluches.
Nous restons un bon moment à observer les marsupiaux, et assistons au coucher de soleil sur la plage d’Arcadia, juste derrière les gros rochers où les wallabies ont élu domicile.
Étape N°2 : Ferry pour Townsville et route pour Mission Beach
Temps de trajet : 2h50 selon Google. C’est plutôt 3h30, et il y a plusieurs arrêts super chouettes sur la route.
Premier arrêt à Frosty Mango, c’est déjà l’heure de la pause, il y a des toilettes, un snack et de très bonnes glaces ! Vous l’aurez compris, la mangue est partout ici… Et qu’elles sont bonnes ! Nous nous arrêtons ensuite pour une pause fraicheur aux piscines naturelles de Big Crystal Creek dans le Paluma Range national Park. Ce parc est accessible en 4X4 via une route non goudronnée mais bien entretenue.
Après une petite dizaine de minutes de marche depuis le parking on tombe sur une multitude de piscines naturelles, certaines ont même des toboggans naturels. L’eau est limpide, on y voit des poissons et des tortues d’eau douce. Le cadre est verdoyant, un vrai coin de paradis et de fraîcheur qui fait du bien.
Nous serions bien restés faire trempette toute l’après-midi mais le temps passe et Mission Beach nous attend !
Nous reprenons la route, la végétation se fait de plus en plus dense, nous entrons dans la forêt tropicale et gardons l’œil bien ouvert, car Mission Beach et ses alentours est bien connue pour abriter nombre de Cassoars, ces animaux mi autruche, mi dindons… Difficiles à décrire, ils sont très rares, mais dans ce coin d’Australie, on en rencontre facilement. Attention tout de même, ne pas s’approcher, car cet animal à l’air inoffensif a une griffe longue et puissante à chaque patte et peut attaquer s’il se sent menacé.
Mission Beach
Arrivés à Mission Beach, on dépose nos valises dans un hôtel de plage comme on les aime, à taille humaine, des chambres nettes et spacieuses. Les chambres familiales ont une chambre séparée pour les enfants, ça fait du bien de retrouver un peu d’intimité lors de long road trip. Devant la terrasse de notre chambre, juste derrière une belle pelouse où viennent brouter les kangourous le soir, se déroule une plage bordée de cocotiers de plus de 13 km de long. Nous ne pouvons pas résister à son appel. Après un bon bain, nous contemplons les lumières du couchant, les pieds dans le sable encore chaud. En regagnant notre chambre, oh, surprise ! Des flambeaux ont été allumés çà et là dans le jardin de l’hôtel et autour de la terrasse du restaurant, conférant à ce lieu une touche irréelle. Le temps est comme suspendu, nous savourons un moment de perfection.
Après une nuit bercée par le doux bruit des vagues, nous nous réveillons pour une croisière prometteuse sur la Grande Barrière de Corail. Nance et Cat, nus pieds, nous accueillent comme de vieux amis. On a le temps de faire connaissance avec les autres passagers pendant qu’elles chargent le bateau puis elles nous aident à embarquer les pieds dans l’eau à bord d’un premier petit bateau qui fait la traversée jusqu’à Dunk Island, d’où part le “vrai” bateau. Quelques passagers restent sur Dunk Island tandis qu’on embarque à bord de Reef Goddess.
La traversée pour rejoindre le reef dure 1h30 environ. Pendant ce temps, un petit déj copieux est proposé : café/thé, muffins à foison. Puis on reçoit les instructions générales de sécurité avant de se séparer en petits groupes, les snorkelers d’un côté, les plongeurs bouteille de l’autre, chacun avec son instructeur, afin de recevoir les consignes particulières qui les concernent et le planning de la journée. Le bateau peut accueillir une quarantaine de passagers mais ce jour-là nous sommes 18 à bord. C’est assez rare que le bateau soit plein.
Nous visitons 2 spots dans la journée, entrecoupés d’un déjeuner BBQ très bon et copieux préparé par le commandant en personne. Nous sommes très bien encadrés tout au long de la journée, et en même temps libres de nager et explorer à notre rythme. Il y a une personne du staff qui reste à bord simplement pour s’assurer que tout aille bien. Sur la croisière retour, passagers et staff partagent leurs expériences. Snorkelers et plongeurs sont ravis de leur journée. Pêle-mêle, voici nos trouvailles : poisson napoléon, poissons clown, anges, perroquets, tortues, raies, requins de récifs, nudibranches, poissons flûtes, bancs de barracudas, bénitiers géants, étoiles de mer… On rentre sur la terre ferme sur les coups de 16h / 16h30, la tête pleine de souvenirs, d’eau turquoise, de poissons et coraux multicolores… et on se quitte chaleureusement, un peu comme on quitterait des amis de toujours.
Partager des moments exceptionnels, ça rapproche !
Étape 3 : Route Mission Beach - Granit Gorge (Mareeba)
Le jour se lève et c’est déjà le moment de quitter cet endroit que nous aimons tant.
Nous aurions pu rester une semaine entière ici, tant l’endroit est charmant et riche de choses à voir et à faire. La route qui nous attend est sublime. Les plages et la forêt tropicale font place à des champs de thé et des collines verdoyantes, puis la route se rétrécit, devient sinueuse et replonge dans une forêt tropicale dense, parsemée de cascades, de lianes, on s’attend à voir des singes traverser la route, total dépaysement ! Il y a plusieurs stops sympas à faire sur la route, dont plusieurs chutes. Milla Milla, Ellinjaa, Zillie Falls… Nous n’avons pas le temps de nous arrêter partout et connaissons déjà ce tronçon de route. Nous optons pour la cascade d’Ellinjaa, qui avait marqué nos souvenirs. On l’atteint après une petite balade de 10 minutes dans la jungle. Notre fille s’amuse à se pendre à une liane, on est en pleine forêt vierge, c’est une vraie aventure pour les enfants ! La cascade est rafraichissante. Puis on repart vers Yungaburra, très mignon petit village des plateaux d’Atherton. On fait les courses pour le BBQ de ce soir puis on va faire un tour à Peterson Creek pour tenter de spoter un ornithorynque. Mais ces animaux sont très timides et nous n’étions pas là au moment le plus propice à leur observation. Nous avons vu une tortue d’eau douce en lot de consolation ! La petite balade est très charmante et vaut le détour, ornithorynque ou pas.
Granit Gorge
Nous arrivons en fin d’après-midi à l’étape tant attendue via une route non goudronnée sur un peu moins de 4 Km. Retour sur les lieux 10 ans après notre premier séjour là-bas mon mari et moi. Rien n’a changé, c’est une super étape pour tous les amoureux de nature et d’animaux.
Ici vit une colonie de Mareeba Rock Wallabies, une espèce particulière propre à ce site, reconnue en 1996. Ils sont sauvages mais bien habitués à l’homme. Ils évoluent en liberté tout autour du campement et sur les sentiers environnants, dans les rochers. C’est un moment magique que de les voir s’approcher et manger dans nos mains.
Une étape à l’australienne comme on aime, avec barbecue, de quoi faire un feu de camp une fois la nuit tombée et griller quelques chamallows, la tête dans un ciel d’étoiles brillantes comme rarement on peut les voir.
Quatrième et dernière étape : Route Granit Gorge - Palm Cove via Kuranda
Nous reprenons la piste rouge sur quelques kilomètres à destination de Mareeba. Peu à peu, la terre rouge, les eucalyptus et les plaines font place à une végétation tropicale. La route serpente dans une forêt dense. On coupe la clim’ et on ouvre les fenêtres, on respire cette jungle abondante, on n’est plus du tout pressés d’arriver, la route est devenue le but du voyage…
Le programme du jour est bien chargé. Nous déposons la voiture au terminal de Smithfield et embarquons vers Kuranda dans une cabine téléphérique. On passe au-dessus de la canopée, c’est impressionnant de voir la forêt d’en haut et la prouesse technologique est remarquable. Il y a 2 arrêts sur la route qui offrent la possibilité de se balader sur des plateformes à travers la forêt tropicale et jusqu’à un point de vue sur les Barron Falls.
Arrivés au village de Kuranda, nous nous dirigeons vers le sanctuaire des papillons, une serre qui accueille des millions de papillons de toutes espèces, dont les gros papillons du Queensland, bleus ou verts électriques.
Il faut porter des couleurs vives pour les attirer, le blanc étant leur couleur préférée. On peut aussi entrer dans le labo de reproduction des papillons où l’on voit les scientifiques manipuler les larves et chenilles derrière les baies vitrées.
Nous allons ensuite à la Rainforestation, un parc où l’on peut voir les animaux australiens, se balader dans la forêt tropicale en véhicule amphibie et avoir une approche ludique de la culture aborigène. On achète des petits granulés pour nourrir les wallabies et on entre dans un zoo à ciel ouvert, avec certaines parties où les kangourous et wallabies vont et viennent librement parmi les visiteurs. On fait la connaissance de Jack the riper, un énorme crocodile qui a été banni de sa ferme de crocodiles pour avoir croqué 12 de ses femelles. Il est énorme. Toutes les icônes australiennes sont représentées dans ce parc : koalas (photo avec le koala possible en supplément), dingos, diables de Tasmanie, wombats, toute une volière d’oiseaux multicolores… On a visité au pas de course pour respecter le timing mais nous aurions pu rester des heures à caresser les kangourous.
Nous prenons ensuite place à bord d’un ancien véhicule militaire amphibie qui a connu la 2eme guerre mondiale. C’est assez excitant. On roule sur un chemin de terre qui s’enfonce dans la jungle tandis que le chauffeur-guide nous donne tout un tas d’explications sur la forêt, s’arrête très régulièrement pour nous présenter la plante venimeuse, l’épineuse, la fougère parasite, la fleur comestible, l’autre curative. Puis, la route s’arrête et on continue dans la mangrove. Un grand moment !
De retour sur la terre ferme, nous poursuivons vers la scène pour un show de danse et musique aborigène. Je ne suis habituellement pas fan de spectacles folkloriques mais j’avoue m’être laissée prendre au jeu. J’aime le son du didgeridoo, prenant, quasi envoutant. J’ai bien rigolé avec les aborigènes de la communauté Pamagirri. Ils faisaient participer le public et les enfants ont carrément adoré. Un show sans prétention si ce n’est de passer un bon moment.
Après le spectacle, on se prépare à lancer le boomerang. C’est super d’avoir une mini leçon avec un Pamagirri. Nous étions contents d’être là tous les 4 et avons passé un super bon moment. Après toutes ces émotions, nous reprenons le téléphérique vers la plaine, et roulons 20 minutes pour regagner Palm Cove.
Notre road trip touche à sa fin, nous n’avons pas vu le temps passer. Nous savourons encore quelques jours dans le Nord Tropical avant de rendre la voiture et reprendre l’avion vers Sydney.